Les projets sur le Grand’ Paris peuvent aisément converger

Interview de Maurice Leroy © Libération. Sibylle Vincendon

Maurice Leroy, ministre de la Ville, hérite d’un dossier où Etat, région et architectes avancent chacun leurs propositions sur les transports.

 

Ministre de la Ville depuis le remaniement de novembre, Maurice Leroy est aussi chargé du Grand Paris. Depuis deux mois, il s’emploie à déminer ce dossier qui ‘voit s’affronter région et gouvernement, en particulier sur la question des transports. Deux débats publics ont d’ailleurs lieu actuellement, en parallèle, sur deux projets concurrents, le métro Grand Paris de l’Etat et Arc express, défendu par la région. Plus récemment, les dix équipes d’architectes réunies au sein de l’Atelier du Grand Paris ont proposé un «système métropolitain», une troisième solution, assez synthétique. Au nouveau ministre de trouver une porte de sortie à cetimbroglio. Discours de la méthode.

Par quoi avez-vous démarré votre ministère du Grand Paris?

Depuis ma nomination le dimanche 14 novembre, je me suis immergé dans ce projet en un temps record. Ma chance, c’est que, en tant que vice-président (Nouveau Centre) de l’Assemblée nationale, j’avais présidé tous les débats de la loi Grand Paris (au printemps 2010, ndlr). J’ai commencé par me plonger moimême dans le dossier du Grand Paris et j’ai ensuite beaucoup consulté et concerté. En quarante et un jours seulement, on ne pourra pas dire que j’ai traîné ! Ma nomination est d’ailleurs intervenue juste après la conférence de presse où les architectes ont exposé leur solution pour les transports en Ile-de-France. J’ai beaucoup échangé et travaillé avec les architectes. Ma méthode a consisté à repartir de leurs projets. Je m’efforce de faire converger du mieux possible les projets avec la région, l’Etat, les architectes, la Société du Grand Paris, la RATP et la SNCF afin que nous puissions avoir une vision partagée du Grand Paris. Je ne sais pas si, comme le dit l’architecte Roland Castro, il existe une «méthode Momo», mais ce que je sais c’est que je me bats avec énergie pour faire aboutir ce projet voulu par le président de la République.

Sur lequel des trois projets – Etat,région, architectes – vous êtes-vous fondé?

J’ai travaillé avec des calques, comme je le faisais il y a vingt ans quand Charles Pasqua m’avait confié la mission de mettre en oeuvre un plan départemental d’harmonisation sociale et urbaine à l’échelle des Hauts-de-Seine. Quand on superpose les cartes des travaux des architectes, du projet Arc express et de la double boucle du Grand Paris, on s’aperçoit franchement que les projets peuvent aisément converger. Ensuite, il m’est apparu que le meilleur moyen d’y parvenir, c’était de mettre tous les acteurs concernés autour d’une même table. Je suis reparti de l’étude des architectes. J’ai donc mis en place un «club du Grand Paris», dans lequel figurent le préfet de région, le président (socialiste) de la région, Jean-Paul Huchon, le maire (socialiste) de Paris représenté par son adjoint Pierre Mansat, le président de la Société du Grand Paris, André Santini (Nouveau Centre), les élus de Paris Métropole représentés par l’actuel président, Jacques J.-P. Martin (UMP), ainsi que par le président sortant Jean- Yves Le Bouillonnee (PSi, le président de l’Association des maires d’Ile-de-France, Michel Teulet, l’Atelier international du Grand Paris – les architectes -, les présidents de la RATP, Pierre Mongin, de la SNCF, Guillaume Pepy, de Réseau ferré de France, Hubert Du Mesnil, et la Datar.

Quel est le calendrier du «club» ?

La première réunion a eu lieu le 8 décembre où nous avons procédé à un grand tour d’horizon où chaque acteur a pu exprimer son point de vue. La deuxième réunion a été consacrée aux transports. Le 5 janvier, il sera question du développement économique, le Il du logement, avec la présence de Benoist Apparu [secrétaire d’Etat au Logement]. Enfin, le 19 janvier, j’élargirai le club aux huit présidents des conseils généraux concernés.

Quand pensez-vous terminer?

Les deux débats publics actuellement en cours sur les projets double boucle (Etat) et Arc express (région Ile-de-France), nous contraignent à aboutir rapidement tous ensemble à une vision partagée du projet du Grand Paris. En effet, la loi fixe le terme de ces deux débats publics au 31 janvier 20 Il. Quelque 15 000 Franciliens ont déjà participé aux débats publics en exprimant clairement, notamment dans les cahiers d’acteurs, leur attente d’une amélioration en matière de transports. Nous allons vers la convergence sur les tracés des réseaux, sur les financements, et d’autant plus que l’augmentation duversement transport [versé par les entreprises} , attendue par la région, a été votée par le Parlement.

 

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :