Transports franciliens : accord entre l’Etat et la région
© Les Echos. Dominique Malecot
L’Etat et la région Ile-de-France sont parvenus à s’entendre sur la fusion de leurs projets respectifs de super-réseau de transport. Ils doivent présenter début janvier le résultat de cet accord. Il faudra sans doute emprunter beaucoup plus que prévu.
Sans attendre la fin des deux débats publics sur le réseau de transport du Grand Paris et Arc Express, qui entrent dans leur dernier mois, le gouvernement et la région Ile-de-France devraient annoncer dans les premiers jours de janvier la fusion de leurs projets. Les négociations sont suffisamment avancées pour que la présentation du plan de financement du futur réseau soit prévue mi-janvier.
Rien n’a encore filtré sur la consistance de ce « réseau de consensus » mais il est probable que ce soit une synthèse. La petite boucle du Grand Paris (la plus proche de la capitale) reprendrait certaines caractéristiques d’Arc Express (desserte privilégiée de zones denses, abandon des métros sur pneus pour réduire les coûts d’exploitation).
Améliorer l’existant
De même, il est certain – le ministre de la Ville chargé du Grand Paris, Maurice Leroy, l’a encore confirmé hier -que les élus UMP qui demandent que le plateau de Saclay et les aéroports (Orly et Roissy-Charles-de-Gaulle) soient desservis directement par le réseau du Grand Paris seront entendus. On ne voit pas davantage le gouvernement « sabrer » le plan de mobilisation de la région, qui, outre Arc Express, consiste – pour l’essentiel -à réaliser les travaux d’amélioration et d’extension du réseau existant. Prévus au contrat de projets Etat-région, leur urgence est de plus en plus ressentie par les usagers. Et ils permettent le maillage du Grand Paris avec les lignes existantes.
Ce réseau de consensus pourrait donc représenter un investissement de 30 à 35 milliards d’euros, en ligne avec les 35 milliards annoncés par le président de la République en avril 2009. Pour le financer, les 12 milliards d’euros du plan de mobilisation pour les transports apportés par les collectivités et le Syndicat des transports d’Ile-de-France (STIF) semblent acquis, tout comme 5 milliards de recettes fiscales nouvelles (augmentation du versement transport notamment). Devraient s’y ajouter – après 2013 et pour respecter les critères de convergence de Maastricht -les 4 milliards de dotation de la Société du Grand Paris (SGP), chargée de construire le métro.
Dans ces conditions, la SGP devra emprunter de 9 à 14 milliards sur au moins vingt ans, les redevances pour l’utilisation de l’infrastructure ne pouvant être perçues en tout état de cause qu’après l’ouverture du réseau.
Ressources rognées
Ces emprunts seront d’autant plus nécessaires que les ressources de la SGP ont déjà été sérieusement rognées. La semaine dernière, elle annonçait que la loi de Finances 2011 et le collectif budgétaire 2010 lui permettaient de disposer, dès l’année prochaine et pour trois ans, de 400 millions d’euros de recettes annuelles. Un niveau proche du 1,4 milliard d’euros qui est nécessaire à la SGP pour lancer les études du réseau et réaliser ses premières acquisitions.
Sauf à ralentir le rythme des travaux – ce que le gouvernement semblait exclure -, il lui faudrait encore emprunter entre 100 et 200 millions d’ici à 2013 pour boucler son budget. Une équation difficile que le Parlement vient de compliquer un peu plus en votant un prélèvement de 95 millions d’euros, par an et pour trois ans, sur le budget de la SGP au bénéfice de l’Agence nationale de rénovation urbaine.