Région et grand Paris: le préfet avance, le président Huchon recule?
© Liberation. Sibylle Vincendon
Daniel Canepa, préfet de région, a présenté ce matin l’état d’avancement des contrats de dévoloppement territorial qu’il doit signer avec les communes et les intercommunalités du Grand Paris. Son résultat n’est pas mauvais: alors qu’on parlait d’une douzaine de pôles de développement autour de la capitale, ce sont 17 projets de contrats qui sont sur le feu.
« Certains sont plus avancés que d’autres », a dit le préfet, citant notamment Plaine Commune et le Bourget, en Seine-Saint-Denis. Ils devraient faire partie des premiers qui seront présentés en juillet. Ces documents forment « un schéma global » et la première partie est un « cadrage général » de ce qui devrait être fait sur la zone concernée.
Dans la deuxième, on doit retrouver « du développement économique, des logements, sans doute des transports et d’autres éléments s’il y a lieu: dans certains endroits, il faudra viser une meilleure adéquation formations-emplois », a expliqué le haut fonctionnaire.
Enfin, troisième partie: l’opérationnel. Des opérations d’aménagement précises figureront au contrat, avec des financements. Le contrat général portera sur les quinze prochaines années environ. Mais cette troisième partie sera dessinée pour trois au quatre ans, « avec des clauses de revoyure« . Bref, a conclu le préfet, « les choses avancent, et plutôt d’un bon pas. C’est une machine qui fonctionne bien puisqu’il n’y a pas eu de grincements de dents ».
Sauf qu’il y a eu un énorme grain de sable. La réélection à la présidence de la région du socialiste Jean-Paul Huchon vient en effet d’être mise en cause au Conseil d’Etat par les conclusions du rapporteur public, après un recours déposé par un militant UMP. En jeu: une campagne d’information sur les transports lancée en septembre 2009 et jugée litigieuse dans le contexte des régionales de mars 2010.
Daniel Canepa, tout préfet qu’il soit, n’a pas caché qu’il avait été « surpris par la position du rapporteur du Conseil d’Etat ». Dans l’hypothèse où Jean-Paul Huchon ne serait effectivement plus président de la région, le préfet regretterait, a-t-il dit, « de perdre un interlocuteurs très agréable ». Au delà de cette considération relationnelle, « un changement de président ne serait pas de nature à accélerer le processus de rapprochement dans lequel nous sommes ».
Alors que se déroulent parallèlement deux débats publics, Jean-Paul Huchon avait en effet présenté il y a quinze jours une solution de « complémentarité », pour sortir de l’affrontement entre le projet gouvernemental du Métro Grand Paris et celui, régional, d’Arc Express. Daniel Canepa a aussi rapellé l’existence du « scénario » présenté par les dix équipes d’architectes de l’Atelier international du Grand Paris, qui « a été reçu par les uns et les autres avec beaucoup d’intérêt ». Vus de chez le préfet, les ennuis de Jean-Paul Huchon tombent mal.