L’insubmersible M. Charon au Grand Paris

© Le Figaro. Béatrice Jérôme

La galerie des acteurs chargés par Nicolas Sarkozy de mettre en scène le scénario du Grand Paris s’enrichit d’un nouveau personnage. Pierre Charon, ex-conseiller du président de la République, vient de se voir confier une mission par Maurice Leroy, ministre de la ville, chargé du Grand Paris. M. Charon aura pour tâche de« proposer des pistes d’action pour associer élus, associations et responsables socio-économiques » concernés par ce chantier présidentiel. M. Charon aura un rôle de « facilitateur », se félicite M. Leroy.

Sorti de l’Elysée par la fenêtre, le 22 novembre, M. Charon revient par la porte du ministère de la ville. Cette nouvelle fonction n’a rien d’un lot de consolation, proteste l’intéressé qui dément toute disgrâce présidentielle. « Nicolas Sarkozy m’a dit, il y a quinze jours : je veux que tu aies une mission », assure ce fidèle du président.

En quittant l’Elysée pour devenir le Monsieur Loyal du Grand Paris, M. Charon pense pouvoir mener de front sa campagne pour devenir sénateur de Paris. Les places sur la future liste UMP sont chères. Il y a peu de sièges à pourvoir et beaucoup de prétendants. Sachant qu’il n’est pas certain d’en être, Pierre Charonenvisage de devoir se présenter en cavalier seul. « Si j’étais resté conseiller du président de la République, je n’aurais pas pu mener une liste dissidente de celle de l’UMP », explique-t-il. Sa mission sur le Grand Paris va lui permettre d’être au contact des élus parisiens qui élisent les sénateurs.

« Solde de tout compte »

Il n’est pas certain que M. Sarkozy soutienne ses ambitions parlementaires.« Charon ne s’occupe plus de Paris », a assuré le chef de l’Etat, il y a quelques mois, devant quelques ministres et élus parisiens. S’il l’a récemment reconduit au Conseil économique, social et environnemental, « c’est pour solde de tout compte », a indiqué, en octobre, M. Sarkozy devant quelques membres éminents de la majorité. M. Charon n’a pas participé à la réunion à l’Elysée des UMP de la capitale, le 1erdécembre. « Il paye sa gestion tonitruante de l’affaire des rumeurs sur le couple présidentiel, en avril », assure un responsable de la droite parisienne. Ce qui expliquerait qu’il ait été « banni » de l’Elysée. M. Charon réfute ces accusations : « Je ne fais pas un communiqué à chaque fois que je déjeune avec Carla… »

L’insubmersible ex-conseiller a habilement activé ses réseaux pour décrocher sa mission. Candidat malheureux aux municipales à Vendôme (Loir-et-Cher) en 1983, M. Charon a sa maison natale non loin, à Thoré-la-Rochette. Président du conseil d’administration du domaine de Chambord, il y invite souvent M. Leroy, président (Nouveau Centre) du conseil général de Loir-et-Cher. « J’ai proposé Maurice Leroy à chaque remaniement, car il a apporté beaucoup de voix centristes en 2007 », raconte M. Charon. A son tour, M. Leroy a su se montrer accueillant.

 

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