Grand Paris : le plan transport des architectes
© Le Monde avec AFP
Les 10 équipes d’architectes travaillant sur le Grand Paris ont présenté jeudi 18 novembre leur projet de transport en Ile-de-France. Ces architectes de renom (Jean Nouvel, Yves Lion, Richard Rogers, Roland Castro…) avaient été reçus mercredi dernier par Nicolas Sarkozy, qui avait salué « la très grande qualité du travail accompli » et « demandé au gouvernement d’en examiner immédiatement la faisabilité technique et financière ». Deux projet étaient en concurrence : celui de l’Etat (une double boucle de métro automatique de 155 km autour de Paris) et celui de la région et du syndicat des transports d’IdF, le Stif (une rocade de métro en proche banlieue baptisée Arc Express). L’Atelier international du Grand Paris (AIGP) s’est fixé pour but de proposer un troisième schéma, qui permet de s’extraire de la rivalité entre Etat et région, qui restent tous deux arc-boutés sur leur projet.
TROIS NOUVELLES LIGNES À L’AIR LIBRE
Le projet présenté à la presse prévoit 24 lignes de transports pour un coût de 25 milliards d’euros. « C’est le même prix que pour le projet de Grand Huit de l’Etat, mais on fait beaucoup plus », affirme Roland Castro. « On est dans une urgence pour les transports. Circuler, se déplacer, c’est difficile aujourd’hui », a déclaré Bertrand Lemoine, directeur de l’AIGP. Le groupe veut « proposer un scénario » et « une nouvelle approche de la mobilité sur le territoire du Grand Paris », a-t-il souligné.
Leur plan consiste à développer l’interconnexion, s’appuyer sur les structures existantes et desservir tous les territoires des petite et grande couronnes. Ils ont cité par exemple la création de trois nouvelles lignes express à l’air libre sur des structures existantes pour relier 28 pôles d’échange et des gares TGV. Par exemple : une ligne reliant Versailles, la Défense, Nanterre jusqu’à l’aéroport de Roissy en passant sur l’A86 en viaduc, selon l’architecte Jean-Marie Duthilleul.
SORTIR DE L’IMPASSE
Un autre architecte, Yves Lion, a lui appelé à « une gouvernance des transports totalement différente », face aux tensions entre la RATP et la SNCF notamment. L’AIGP souhaite que leurs propositions soient versées au débat actuel sur l’avenir des transports en Ile-de-France, le plus important du genre jamais organisé dans le pays, qui a commencé début octobre. Il a reçu le soutien de la mairie, qui a estimé jeudi que ces propositions pouvaient « contribuer à sortir le débat de l’impasse ».
« Les propositions stimulantes développées par l’AIGP s’inscrivent dans une approche globale : entreprendre une refonte de tout le système de mobilité de la métropole. Le projet articule optimisation du réseau existant et mise en place de nouvelles lignes », ont résumé dans un communiqué commun Anne Hidalgo (PS) adjointe à l’ubanisme, Annick Lepetit, adjointe PS aux transports et Pierre Mansatadjoint (PCF) chargé de Paris Métropole. « L’Elysée demande aujourd’hui que ces propositions soient examinées avec soin. Que de temps perdu ! (…) Nous attendons du gouvernement qu’il réponde enfin aux attentes suscitées par les débats publics et que des solutions concrètes soient apportées rapidement », ont-ils poursuivi.