A l’Assemblée, Christian Blanc peine à convaincre l’UMP

© Le Monde, Patrick Roger

Le projet de Grand Paris présenté par Christian Blanc est ressorti rétréci du débat à l’Assemblée nationale qui s’est achevé vendredi 27 novembre. Le texte doit être voté mardi 1er décembre avant d’être transmis au Sénat où il sera examiné en février, juste avant les élections régionales. Le secrétaire d’Etat chargé du développement de la région capitale a fait l’unanimité de la gauche contre lui et n’a pas réussi à entraîner l’adhésion des élus UMP, sur son projet de métro automatique de 130 Km reliant neuf pôles de développement autour de Paris.

En dépit de leurs déclarations de  » foi  » en ce projet, les orateurs de la majorité ont adressé de sévères messages de défiance. Le rapporteur du texte, Yves Albarello (UMP, Seine-et-Marne) a énuméré  » les lacunes à corriger , les garanties nécessaires que nous n’avons pas encore reçues « .

Gilles Carrez (UMP, Val-de-Marne), rapporteur général de la commission des finances, a défendu un projet de Grand Paris en tous points antinomique avec celui que propose M. Blanc.  » Un réseau de transport doit tout d’abord améliorer les déplacements entre le domicile et le lieu de travail, a-t-il défendu. L’attention, les efforts, ne doivent pas se concentrer exclusivement entre pôles de compétitivité actuels ou futurs.  »

M. Carrez, en phase avec les élus de gauche, a rappelé qu’un consensus s’était dégagé entre l’Etat, la région et les départements sur un plan de mobilisation pour les transports en Ile-de-France, auquel  » il ne faut rien retrancher « . Pas question, par conséquent, que le Grand Paris s’opère aux dépens des besoins les plus urgents.  » Si l’Etat et la région ne trouvent pas un accord explicite, si les collectivités locales ne se retrouvent pas dans le projet du Grand Paris, nous irons droit au blocage « , a-t-il averti. Avant de conclure que, dans ces conditions, il vaudrait mieux  » abandonner toute idée d’urgence sur ce texte « .

M. Blanc ne s ‘est guère ému de ce climat . Il n’y voit rien de nature à entraver sa vocation d’aménageur.  » Les polémiques sont normales, concède-t-il. Rappelez-vous Haussmann.  » Jusqu’à présent, il espérait réaliser en treize ans le réseau de métro automatique dont le coût est estimé à 21 milliards d’euros. Il parle désormais de  » moins de quinze ans « , sans avoir dissipé les incertitudes qui planent sur le financement de ce grand projet.

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