Plateau de Saclay: « On a créé une sorte de monstre technocratique » François LAMY, député et président PS de l’agglomération du Plateau de Saclay

© Le Parisien, Flore Mabilleau

Enfin débattue. La loi sur le Grand Paris chère à Christian Blanc, le secrétaire d’Etat chargé du dossier, passe actuellement sous les foudres des députés. Cet après-midi sera débattu tout un chapitre consacré au Plateau de Saclay et à la création d’un pôle de recherche scientifique et économique de niveau mondial.

Trente-six amendements ont été déposés par l’opposition à ce sujet. François Lamy, député-maire PS de Palaiseau et président de l’agglomération du Plateau de Saclay, est le premier signataire de 21 d’entre eux.

Si le texte de loi sur le Grand Paris passe tel quel, quels sont, selon vous, les dangers pour le plateau de Saclay ?
Le projet tel qu’il est présenté se résume à la création d’un établissement public à caractère industriel et commercial qui ne répond pas aux questions du Plateau de Saclay. On crée une structure qui fait trois fois la superficie de Paris sur 49 communes, qui sera dirigé par un directeur général nommé par décret. On crée une sorte de monstre technocratique aux mains d’un seul homme, qui pourrait être Christian Blanc, selon les rumeurs. Or, le plateau de Saclay, ce sont des questions de foncier, de logements, de transport, d’infrastructures économiques…

Quelle gouvernance proposez-vous ?
Le maître mot, c’est le copilotage. Nous ne sommes pas opposés à la création de ce pôle d’excellence scientifique de niveau mondial, mais il faut qu’il soit copiloté par les élus : nous sommes les plus proches du terrain et les financements viendront en grande partie de nous.

Vous réclamez justement des indications précises sur le financement des infrastructures…
Il faut entre 2 Mds et 2,5 Mds pour créer ce pôle et, pour l’instant, l’Etat n’a pas mis un sou. Et les 850 M alloués dans le cadre du plan Campus ? Ils sont destinés au plan Campus. Nous parlons ici des infrastructures qu’il va falloir créer, en termes, par exemple, d’écoulement des eaux fluviales, de routes, de transport et tout ce qui fera du Plateau de Saclay un pôle de vie, avec des logements, des loisirs, des services.

Pourquoi souhaitez-vous que la préservation de 2 300 ha de terre agricole soit inscrite dans la loi ?
Ces 2 300 ha, c’est le fruit d’un compromis passé entre les associations, les agriculteurs et les élus. L’aménagement de 350 ha en lisière du plateau, c’est largement suffisant.

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