Grand Paris : Christian Blanc veut dépolitiser le débat
© Le Figaro, Sophie de Ravinel
Christian Blanc a joué de son flegme, mardi, pour défendre le projet sur le Grand Paris, voulu par Nicolas Sarkozy et qui suscite un certain agacement chez les élus franciliens. Une attitude du secrétaire d’État chargé du Développement de la région capitale qui a permis au débat sur le Grand Paris, organisé au congrès de l’AMF, de ne pas dégénérer en pugilat.
À une semaine du passage à l’Assemblée de son projet de loi controversé, Christian Blanc est accusé de revenir sur la décentralisation en matière de développement urbain. «Si j’étais un autocrate, je pense que cela se saurait. Je pense au contraire avoir été un homme de dialogue tout au long de ma vie », s’est justifié l’ancien PDG de la RATP et d’Air France.
Devant l’assemblée d’élus franciliens issus majoritairement de petites communes, d’abord préoccupés par le quotidien de leurs administrés, il a redit qu’il fallait «penser de manière con-tem¬poraine» et s’inquiéter de la place internationale de «Pa¬ris ville monde». À ceux qui reprochent au projet de loi de faire la part trop belle à la construction d’un métro autour de Paris, Blanc a répondu qu’il s’agissait de poser «les fondations» de ce Grand Paris. Soulignant encore qu’on pouvait lui accorder «un petit crédit en matière de réalisation et d’économie», il a promis aux élus une croissance de «4 % pour les cinq à sept ans à venir».
Une promesse fermement dénoncée par la première vice-présidente PS du conseil régional d’Ile-de-France. Ces chiffres sont «incantatoires» pour Marie-Pierre de La Gontrie, qui a aussi pointé du doigt une autre promesse de Christian Blanc, celle de créer un million d’emplois en Ile-de-France. «Vous savez très bien, lui a-t-elle lancé, que c’est irréalisable, à moins d’assécher les régions voisines ou de se prononcer pour un plan d’immigration massive, ce qui ne semble pas être la tendance du gouvernement…»
Certes, les régionales de mars influent sur le débat, mais le clivage dépasse la simple opposition politique. Sénateur maire UMP des Pavillons-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), Philippe Dallier regrette de n’avoir «aucune visibilité sur ce que veut Nicolas Sar¬kozy pour le Grand Paris». Il s’attriste de ce projet de loi qui n’a «rien à voir avec l’ambition exprimée en avril». Seule consolation, le soutien qui aurait été exprimé mardi par le président de la République à Paris Métropole, à laquelle adhère Philippe Dal¬lier. Mardi, soucieux de dépolitiser le débat, Christian Blanc a redit son appui à cette structure de dialogue entre élus franciliens, créée par Bertrand Delanoë.