Gilles Carrez :  » 50 milliards à mobiliser d’ici à 2025 « 

(c) Le Monde, 2009. B.J.

ENTRETIEN

Chargé de trouver les pistes pour financer le plan transport du Grand Paris, le député UMP Gilles Carrez insiste sur la mobilisation de tous les acteurs.

Nicolas Sarkozy fait du nouveau métro automatique autour de Paris une priorité. Ce chantier ne va-t-il pas retarder l’amélioration du réseau existant ?

Non, car la région et l’Etat se sont engagés à réaliser une trentaine de projets prioritaires que les Franciliens attendent avec impatience. Il faut aussi, d’ici à 2025, construire la première boucle du métro automatique, la plus proche de Paris, tout en prolongeant (Meteor), la ligne 14 du métro.

Pour quel coût ?

25 milliards d’euros d’investissement seront nécessaires, dont la moitié pour la première boucle du métro automatique et le prolongement de Meteor. Soit un rythme d’investissement trois fois supérieur à son niveau actuel. Il faut aussi prévoir les charges d’exploitation supplémentaires. J’évalue à plus de 50 milliards d’euros les financements à mobiliser d’ici à 2025.

Comment répartir l’effort ?

S’agissant des dépenses d’investissement, outre la poursuite de son effort budgétaire actuel, l’Etat devra transférer à la région les recettes de la redevance bureau spécifique à l’Ile-de-France. Les usagers de la route participeront au projet à travers la taxe poids lourd applicable à partir de 2012 et l’augmentation des amendes de stationnement. Il faudra aussi augmenter de 1 % la taxe spéciale d’équipement. S’agissant des dépenses de fonctionnement couvertes par les recettes tarifaires, le versement transports payé par les entreprises et les contributions publiques de la région et des départements, je propose que ces recettes évoluent parallèlement dans des proportions raisonnables. Ainsi, les tarifs acquittés par l’usager (carte Orange, tickets) ne devront en aucun cas progresser plus vite que le pouvoir d’achat.

Christian Blanc propose un emprunt de 16 milliards d’euros pour financer le métro automatique. N’est-ce pas la solution ?

Je propose aussi de recourir à l’emprunt pour les infrastructures et le matériel roulant. Ainsi, la Société du Grand Paris devra emprunter, d’ici à 2025, environ 9 milliards d’euros. Le recours à l’emprunt national peut être envisagé car les transports sont en général un vecteur de croissance efficace. L’essentiel est que le montant soit compatible avec les capacités de remboursement.

Comptez-vous sur la valorisation foncière pour financer tous ces projets ?

La collectivité publique qui finance les investissements doit récupérer une partie des plus-values foncières et immobilières générées par l’amélioration des transports. Les collectivités locales devront être étroitement associées à leur aménagement. Les équipements des nouveaux quartiers doivent bénéficier directement de cette ressource dans le cadre d’un partenariat avec l’Etat.

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