Grand Paris: les usagers du RER D espèrent des mesures concrètes
© Le Point, 2009, Par Anne-Sophie Morel et Ambre Tosunoglu
Retards des trains, vétusté du matériel, manque d’information… A la veille d’annonces par Nicolas Sarkozy de mesures en faveur des transports pour irriguer le Grand Paris, les usagers du RER D espèrent des améliorations concrètes pour leurs trajets trop souvent synonymes de « galère ».
« J’espère que le projet d’un grand périphérique fait partie des annonces », insiste Virginie Santiago, 40 ans, conseillère financière dans une banque à Paris, en attendant son train SNCF en gare de Melun (Seine-et-Marne). « Ils ont fait la francilienne mais il n’y a pas d’équivalent en transport en commun, ça serait pourtant très pratique », suggère-t-elle.
Les problèmes de transport en Ile-de-France constituent l’un des volets les plus délicats du projet de Grand Paris que Nicolas Sarkozy dévoilera mercredi.
« Il y a eu un manque d’investissement dans l’infrastructure et sur le matériel dans les années 90 et c’est pour cela qu’on a souffert dans les années 2000 », estime Maurice Testu, directeur des lignes SNCF du réseau Est, estimant qu’il « faut maintenant construire sur la durée ».
Pour Stéphane Derouin, 36 ans, Melunais qui travaille dans le secteur de la Sûreté à Paris et qui emprunte la ligne D du RER, « le prix de l’abonnement mensuel, 103 euros, est cher par rapport à un service qui n’est pas au top », regrette-t-il, évoquant des « trains SNCF plus nombreux depuis quelques mois mais qui restent vétustes et surchargés aux heures de pointe », « c’est galère », déplore-t-il.
Depuis 2005, l’association la Sadur (soutien association des usagers révoltés) informe les usagers de la ligne D du RER, à l’issue de « réunions avec la direction de la SNCF, de lobbying auprès des élus municipaux et conseillers départementaux pour faire avancer les projets », explique Ali Bensaïd, président de cette association qui compte 60 membres permanents, et plus de 500 sympathisants.
Grâce à l’action et au témoignage des membres, l’association a pu attirer l’attention de la SNCF sur « les portes qui se ferment mal, ou parfois sans signal sonore », « l’arrêt de certains wagons hors du quai, ce qui complique la descente des usagers arrivés à destination », illustre M. Bensaïd.
Parmi les doléances des voyageurs, le manque d’information revient sans cesse, comme dans la bouche de cette retraitée qui a souhaité garder l’anonymat: « Les panneaux n’affichent pas les gares desservies, on nous annonce un train sur le quai 2 et finalement c’est celui du quai A ou B qui part sans que l’on soit prévenu », accuse cette sexagénaire au cheveux gris qui souhaite se rendre à Paris depuis la gare de Villiers-le-Bel (Val-d’Oise).
Areski Bezzaenya, fonctionnaire de la ville de Paris, qui attend depuis une heure en gare de Châtelet pour rejoindre son domicile des Noues (Oise), note lui: « Les trains sont tous terminus Villiers-le-Bel… Il semble qu’il y a un problème dans cette gare mais on n’a pas plus d’informations ».
Pour pallier ce manque, le président de la SNCF, Guillaume Pepy, a lancé mi-avril « Radio Ligne D », une radio d’info trafic diffusée dans les gares et sur les quais de la Ligne D, première ligne de réseau Transilien SNCF par la fréquentation avec 550 000 voyageurs empruntant chaque jour le RER D.