Un chantier permanent

 

©paris.fr

Au lendemain des désastres militaires de 1870, la France entend faire de Paris l’emblème de son redressement. La fièvre de construction apparue sous le Second Empire se poursuit jusqu’à la veille de la guerre de 1914. Paris prend peu à peu le visage que nous lui connaissons aujourd’hui.
Pour transformer la ville de l’Ancien Régime en capitale moderne, Haussmann, préfet, de la Seine sous le Second Empire, avait taillé sans ménagement dans le tissu urbain.
Paris se métamorphose et s’agrandit à la fois par les travaux opérés jusqu’au cœur de la capitale (percement de vastes avenues), et aussi en 1860 par l’annexion des communes suburbaines, Passy, Auteuil… (cf. salle du Second Empire n° 128, la grande toile d’Adolphe Yvon : Napoléon III signant le décret d’annexion des communes).
La vue de La Campagne de Vaugirard (Prévost, 1881) nous rappelle qu’il s’agit encore d’un village isolé. Dans une vaste plaine maraîchère deux jeunes femmes se promènent en cueillant des fleurs. Mais déjà de hautes silhouettes d’immeubles se profilent à l’horizon…

Dans Le Moulin de la galette peint par Signac en 1884, un décor urbain encore discret -trottoir, bec de gaz- souligne la solitude des terrains vagues. Le vieux moulin a été transformé en guinguette. L’on y danse le dimanche en mangeant de la galette.
Progressivement jardins, gargotes et petites fabriques font place à de véritables rues, loties, pavées, éclairées. Commerçants enrichis et rentiers investissent dans des immeubles de rapport destinés à une population d’artisans et d’ouvriers. Les classes privilégiées s’installent à l’ouest (VIIe, VIIIe, XVIe, XVIIe arrondissements) dans des immeubles neufs et cossus dont les façades en pierre de taille rivalisent d’ornements. Le centre et l’est parisien sont abandonnés aux plus pauvres.

Le peintre Jongkind évoque avec La Rue Saint-Séverin (1877) la ville d’autrefois, en marge des tout nouveaux boulevards : vieilles maisons tassées autour de la silhouette violette de l’église, maigres lueurs jaunes dans la nuit. Dans ces quartiers miséreux se multiplient les taudis où s’entassent prolétaires et laissés- pour-compte d’une époque que l’on dit belle.

 

Source: http://www.paris.fr/portail/Culture/Portal.lut?page_id=6638&document_type_id=4&document_id=19851&portlet_id=15100&multileveldocument_sheet_id=2962

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