Interview de Stéphane Gatignon sur le Grand Paris

© Paris est sa Banlieue, par Jean-Paul Chapon,

« Ce n’est pas Paris qui absorbe les autres, c’est une organisation différente du territoire », Stéphane Gatignon parle du Grand Paris, et pas que de çà, du Plan Marshall des banlieues à la disparition des départements.

Stéphane Gatignon, maire PC atypique de Sevran, ne pratique pas la langue de bois, et prouve une fois de plus que la réflexion sur la question du Grand-Paris et la gouvernance de la métropole se joue largement des clivages politiques chez ceux qui ne s’arrêtent pas au petit jeu politicien, mais ont vraiment à cœur de trouver une solution à un problème qui touche une dizaine de millions de personnes aujourd’hui et qui pour certains comme à Sevran se traduit par une situation qu’il qualifie de “catastrophique“. Son conseil municipal a voté contre le SDRIF (Schéma Directeur de la Région Ile-de-France), et au conseil général, il s’est abstenu, un SDRIF qui est sans doute une bonne analyse, mais “qui ne répond pas aux besoins d’une mégapole“. La disparition des départements, il est plutôt pour, surtout pour l’agglomération parisienne, d’ailleurs si on parle du Grand-Paris aujourd’hui, c’est bien parce qu’il y a eu un échec de ces derniers. La modernisation du RER ? Christian Blanc, le secrétaire d’Etat au développement de la région-capitale a raison de ne pas vouloir des méthodes d’il y a 15 ans. Le 93, tant à la mode aujourd’hui ? “A Sevran, les gens ne se sentent pas tellement habiter en Seine-Saint-Denis, surtout que le département n’a pas fait grand-chose ici“. Les intercommunalités ? Elles ne font qu’ajouter une strate de plus au mille-feuille. Le Grand-Paris ? Si on ne fait rien Sarko l’obligera et en profitera pour tuer le RPR dans le 92. Stéphane Gatignon dénonce au passage l’impuissance des politiques, les rivalités de gauche, notamment la région qui tape sur la ville de Paris. Considérations sur le polycentrisme et la « marguerite » de son voisin Patrick Braouezec. Les syndicats des eaux, ordures, etc. ? Des technostructures avec des élus toujours au second degré. Son Grand-Paris, il ne veut pas le concevoir en terme d’intercommunalité, mais en terme de métropole, avec des institutions démocratiques élues au suffrage universel direct. Stéphane Gatignon s’exprime aussi sur les politiques de la ville, le Plan Marshall des banlieues, la réforme de la DSU, de la crise des HLM. « On n’est pas des gueux, on veut être traité dans le droit commun », pour lui le Plan Marshall c’est du pipeau, la bonne mesure, c’était l’ANRU. Pour lui, « le Plan Marshall, c’est quand on rentrera dans le droit commun ! »

Sur France 3*, vous avez déclaré ne pas être gêné par une possible disparition-fusion des départements, vous parlez de trop nombreuses strates, d’intercommunalités qui ne font pas grand chose, de syndicats intercommunaux qui manquent de transparence. Appliqué à l’agglomération parisienne, votre solution idéale ce serait quoi ?
réponse

Alors vous faites ce constat d’échec et pour y remédier, pour vous c’est changement d’organisation, changement d’approche ?
réponse

Justement, quand on regarde la Conférence métropolitaine et la création du Syndicat mixte d’études ouvert, peut-être appelé Paris-Métropole, on voit bien que chacun n’y met pas la même chose. Pour les uns c’est une fin, pour les autres c’est une étape et un début. A gauche on « s’entre-tue » comme vous l’avez dit, à droite on est plutôt contre, mais comme vous le dites, Nicolas Sarkozy risque d’imposer une solution ?
réponse

Dans ce genre d’idées, où on décale un peu le combat par rapport à son objet, comme dans le bras de fer entre l’Etat contre la région, ou la droite contre la gauche autour du SDRIF, ça vous inspire quoi cet épisode ?
réponse

Pour revenir à la Conférence Métropolitaine et aux Syndicat Mixte d’Etutes ouvert, les statuts vont être adoptés dans un mois et après le vrai travail va commencer pour vous puisqu’il faut faire adopter par chacune des collectivité qui désire adhérer. Vous croyez qu’on l’attend chez vous et ailleurs ?
réponse

Décalage entre l’annonce d’un Plan Marshall pour la banlieue, et réforme de la DSU (dotation de solidarité urbaine) qui risque d’être supprimée dans certaines villes, qu’est-ce que ça vous inspire ?
réponse

Interview réalisée par Jean-Paul Chapon

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