Cinq questions pour comprendre

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Pourquoi un tel projet ? Ceinturé par le périphérique, Paris étouffe et n’arrive plus depuis longtemps à faire face aux demandes de logements. Les transports sont proches de la saturation avec des situations tendues sur les RER A et D, des métros surchargés sur les lignes 4, 5 et 13 ; tandis que la pollution se réduit difficilement. Economiquement, la capitale reste derrière Londres, perd des parts de marché sur les foires internationales et salons au profit de villes émergentes, comme Barcelone. Enfin, elle ne parvient pas à attirer les meilleurs étudiants et chercheurs. 2 Quel calendrier ? Les dix cabinets d’architectes viennent d’être désignés par un jury piloté par le ministère de la Culture. Ils ont jusqu’à début 2009 pour travailler. Trois réunions auront lieu avec toutes les équipes en septembre, novembre et janvier. Les projets seront remis fin janvier, avant une exposition à la Cité de l’architecture et du patrimoine à Paris.

Les premiers d’entre eux pourraient voir le jour d’ici quatre ans. 3 Qui dirigerait le Grand Paris ? Certains pensent à supprimer les trois départements de la petite couronne autour de la capitale pour créer une « super-ville » sous l’autorité d’une même gouvernance. D’autres préfèrent l’option minimale où l’on ne touche rien mais où l’on renforce la coopération sur certains thèmes (logement, environnement, transports…). Difficile à imaginer lorsqu’on évoque un Grand Paris jusqu’au Havre ! Pour l’instant, cette question divise le monde politique. 4 Les « nouvelles villes » vont-elles remplacer les « villes nouvelles » ? Le terme a été lâché par le président de la République le 27 mai : « nouvelle ville ». Sarkozy souhaite en créer une ou deux en Ile-de-France. Le plateau de Saclay, qui s’étend à la limite de l’Essonne et des Yvelines, pourrait faire partie des premiers élus. Que se cache-t-il derrière ce concept ? L’inverse de la ville nouvelle, où l’habitat a primé sur tout le reste et qui rappelle « les folies des années 1960 » selon le chef de l’Etat, avec la naissance des futures cités sensibles. Le président souhaite faire de ces nouvelles agglomérations des villes du développement durable, où la construction de logements sera planifiée en fonction des transports en commun. 5 Est-ce un projet unique en Europe ? Berlin, Londres, Lisbonne et Madrid sont déjà dotés d’une structure métropolitaine. Elle prend en charge tout ou une partie des problèmes communs aux différentes villes de l’agglomération. La compétence du Grand Londres s’étend, par exemple, sur un territoire grand comme quinze fois Paris. Elu au suffrage universel, le maire du Greater London Authority (GLA) gère un budget quasiment équivalent à ceux de la mairie de Paris et de la région Ile-de-France réunis.

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