AMENAGEMENT. Sarkozy commande

Sébastien Ramnoux © Le Parisien,  tous droits réservés.

Le chef de l’Etat a reçu hier les dix architectes sélectionnés pour poser les bases du Grand Paris, une métropole qui pourrait s’étendre bien au-delà des frontières de l’Ile-de-France. Urbanistiques, écologiques et politiques, les enjeux sont énormes.

IL TIENT son grand projet : Georges Pompidou a eu le centre Beaubourg, François Mitterrand la Pyramide du Louvre, Jacques Chirac le musée du Quai Branly, Nicolas Sarkozy a lancé hier son Grand Paris. Le chef de l’Etat a reçu à l’Elysée les dix architectes et urbanistes sélectionnés après appel d’offres pour réfléchir d’ici au début 2009 à l’aménagement de la région parisienne. Objectif : créer dans les années à venir une métropole du XXI e siècle, le Grand Paris. [Lire la suite…]
« Vous avez la capacité absolue de rêver » « Je ne veux pas une ville virtuelle, je veux des projets, vous avez la capacité absolue de rêver, les moyens avec », a lancé le chef de l’Etat aux architectes. Roland Castro, homme de gauche longtemps proche du Parti communiste et sélectionné parmi les dix, a été étonné par sa « détermination » : « On aurait dit un chef d’escadrille devant ses aviateurs à qui il disait : on décolle dans trois minutes ! » Pour Nicolas Sarkozy, ce n’est que le début d’une offensive généralisée sur la région parisienne. Il y a un an, lors d’un discours à Roissy, il avait dénoncé le retard pris par l’Ile-de-France en matière d’aménagement et d’économie. Il ravivait alors le vieux serpent de mer du Grand Paris, sorte de supercapitale s’étendant au-delà du périphérique pour mieux répondre aux problématiques modernes d’une grande ville. Une intervention jugée « autoritaire » à l’époque par les élus de gauche d’Ile-de-France, comme le président PS de la région, Jean-Paul Huchon, qui y voyait un « retour du bonapartisme ». Depuis, le chef de l’Etat a lâché du lest et nommé Christian Blanc comme secrétaire d’Etat à l’Aménagement de l’Ile-de-France, avec pour mission de maintenir le dialogue avec les élus locaux terrifiés de perdre leurs prérogatives. Celui-ci doit aussi lui remettre les conclusions de son travail pour une « nouvelle gouvernance » de la région parisienne en 2009. « Hier, le chef de l’Etat nous a bien précisé que nous ne devions pas nous brider avec le problème des institutions, a rappelé l’architecte Christian de Portzamparc. Il veut d’abord des projets, le reste, il s’en occupera après. »

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