Le « diagnostic » est confié à dix équipes
Sibylle Vincendon. © Libération tout droit réservés
Souvenez-vous : parmi les 20 000 dossiers dont le Président s’occupe personnellement, il y a le Grand Paris. C’est lui qui a souhaité, l’an dernier, « que huit à dix agences puissent travailler sur un diagnostic », fifty-fifty françaises et étrangères.
Contrairement aux apparences, il ne s’agit pas d’un concours d’architecture. C’est une consultation « de recherche et développement ». Que vont faire ces gens ? Phosphorer. Proposer des pistes pour organiser la « métropole du XXIe siècle de l’après-Kyoto ». Ils doivent d’abord la définir dans une première partie conceptuelle. Puis appliquer le fruit de leur réflexion à l’agglomération parisienne. Ils creuseront aussi un thème de leur choix (transports ou logement par exemple). Et devront enfin « quantifier, qualifier, situer et représenter les orientations » de leur diagnostic. En clair, pas question de ne produire que de grands textes. Mais on n’aura pas non plus des dessins détaillés de bâtiments.
Car les chefs de file ont beau être architectes pour la plupart, souvent connus et assez prévus, les équipes comprennent des urbanistes, des chercheurs, des intellectuels, des bureaux d’étude, des associatifs. Des participants étrangers ont rejoint des équipes françaises. Le milieu s’est mobilisé sérieusement et le « résultat attendu est bien supérieur à ce qu’on pouvait craindre vu le lancement », commente un connaisseur du dossier. Autrement dit ? On a évité la »tentation d’aligner dix stars de l’architecture mondiale ».
Les dix rendront des travaux lors de trois séminaires, les 15 septembre, 14 novembre et 14 janvier. Pendant ce temps-là, le tout nouveau secrétaire d’Etat à la région capitale, Christian Blanc, commandera des missions sur la Plaine-Saint-Denis, le plateau de Saclay, les rocades de métro et de train. Paris et d’autres communes tiendront les Assises de la conférence métropolitaine en juin. En attendant de revenir début 2009 à la politique (qui gouvernera, qui paiera), on va penser aménagement.
- Sibylle Vincendon