Paris songe à la remunicipalisation
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Avant même de naître, le Grand Paris a les pieds dans l’eau. Bertrand Delanoë envisage de remunicipaliser la distribution d’eau tout en se réservant la faculté d’en sous-traiter une partie à Suez ou Veolia. Le mouvement est déjà enclenché et ne tiendra pas du big-bang. La révolution, c’est que Eaux de Paris pourra commercialiser sa production alentours. La capitale dispose d’un avantage compétitif : une eau de qualité puisée dans des sources éloignées puis acheminée par aqueduc, facturée 0,9 euro le m3. Le Sedif, lui, doit puiser dans les fleuves une eau qu’il faut davantage potabiliser, d’où un prix plus élevé. Paris alimente déjà Eurodisney. En 1998, la capitale avait tenté de chiper au Sedif l’alimentation de Rungis à prix discount. Santini avait alors menacé Tiberi et sa tentative de « débauchage ». Condamné à 100 000 euros d’amende, Santini peste depuis contre cette « marchandisation » de l’eau.
Le Sedif change aujourd’hui de tactique et tente d’amadouer Delanoë : dans une tribune publiée par les Echos, Santini propose que « les services de production d’eau du Grand Paris s’associent pour optimiser et mutualiser leurs coûts de production ».
- Renaud Lecadre