Les grands projets de Pierre Mongin pour la RATP
Propos recueillis par Gaëtan de Capèle,Éric de La Chesnais et Bruno Jacquot in Le Figaro, © Tous droits réservés
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Quels sont vos projets prioritaires ?
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Le système de transport d’Ile-de-France a aussi besoin de desservir de nouveaux territoires. Les futurs tramways RATP ainsi que les prolongements de certaines lignes de métro sont tournés vers la grande couronne ou les extrémités de la petite couronne aujourd’hui mal desservies. Enfin, nous allons investir pour généraliser le système d’information sur le temps d’attente des bus et des trains et améliorer l’accessibilité pour les personnes handicapées. Tous nos autobus seront accessibles aux fauteuils roulants, à Paris en 2009, partout en 2012.
Quel rôle la RATP peut-elle jouer dans le Grand Paris ?
J’ai le sentiment que le président de la République, Nicolas Sarkozy, souhaite mieux structurer le territoire de la région capitale en défendant sa compétitivité et en offrant des services nouveaux que ses habitants sont en droit d’attendre. La RATP, force de propositions, est prête à répondre à toute sollicitation qu’on pourra lui faire.
Quel type de projet défendez-vous ?
Le système de desserte en forme d’étoile irrigue bien Paris. Il est nécessaire maintenant d’améliorer les déplacements de banlieue à banlieue. Nous avons déjà commencé à travailler dans ce sens avec des lignes de tramway hors de Paris comme Villejuif-Juvisy ou Châtillon-Vélizy.
Où en est votre grand projet de Métrophérique ?
Nous sommes en ordre de marche pour mettre en œuvre cette rocade souterraine autour de Paris. Son nom de code, à la RATP, est Métrophérique. Il consiste à relier l’ensemble des bouts de ligne de métro ainsi que les RER. S’il existait, cet anneau verrait passer chaque jour plus d’un million de voyageurs, tout en soulageant les autres lignes de métro.
Combien coûterait un tel projet ?
Sous la dénomination d’Arc Express, la Région Ile-de-France a inscrit la totalité de ce projet au schéma directeur. Le Stif a débloqué avec l’État 25 millions d’euros pour étudier sa conception. Nous évaluons le coût global de sa réalisation à 6 milliards d’euros, soit 100 millions d’euros du kilomètre. Si on le finance selon des règles budgétaires classiques, cela prendra beaucoup de temps. Si l’on adopte des financements innovants, cela peut aller très vite. Nous pouvons non seulement participer à sa mise en œuvre mais aussi à son exploitation puisqu’il y aura sans doute un appel d’offres auquel nous serons candidat.
En 2010, le transport urbain de voyageurs s’ouvrira à la concurrence. Comment vous y préparez-vous ?
Les règles du jeu vont changer de manière progressive. Seuls les nouveaux projets seront soumis à la concurrence. Dans cette perspective, il est normal que la RATP puisse conquérir de nouveaux territoires en France et à l’étranger. Cela lui permettra de se confronter à la concurrence et de rester toujours plus performante sur son territoire. Nous avons déjà une longue expérience de l’étranger pour l’ingénierie et désormais pour l’exploitation. Nous sommes candidats pour les délégations de service public à Stockholm et à Dublin avec Transdev. Nous voulons faire partie du top 5 des entreprises mondiales de transport urbain alors que nous sommes 6e actuellement.
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