Pour une vraie opposition à Delanoë

Thierry Coudert. © Le Monde tout droit réservés

Constituer une droite moderne pour reconquérir Paris en 2014

Bertrand Delanoë vient d’être élu maire de Paris. Nous n’avons pas perdu la bataille de Paris, nous avons perdu la guerre. Il ne sert à rien d’incriminer le climat politique national ou la tête de liste municipale, de désigner des coupables. L’échec est là, collectif. Et nul espoir à entrevoir pour 2014 si nous ne prenons pas en compte une réalité incontournable : la sociologie de Paris a profondément évolué. Or, de toute évidence, nous n’avons pas su renouveler suffisamment nos équipes. Nous ne nous sommes pas suffisamment adaptés à un électorat qui s’intéresse à la politique autrement. Surtout, nous n’avons pas su coller à ses préoccupations, qui sont avant tout sociétales : la qualité de la vie, la sociabilité, la culture, l’environnement…

Le vote bobo, on l’a vu aux présidentielles, est difficile à capter par la droite ou par la gauche. Le MoDem a cru, l’espace d’un instant, se l’approprier. Il ne servait, en réalité, que d’exutoire à des électeurs qui auraient voté à gauche, même s’ils appartiennent aux catégories privilégiées de la société, mais pour qui Ségolène Royal incarnait une image d’ordre moral.

De cette défaite doit naître un sursaut, d’autant plus chargé d’espoir que, sitôt élu, le maire de Paris vogue déjà vers d’autres horizons plus partisans… Soutenant le président de la République, nous souhaitons relever le défi de reconquérir Paris dans six ans. En bâtissant un programme de rupture qui réponde aux nouvelles aspirations des Parisiennes et des Parisiens et permette de faire émerger dans chaque arrondissement une nouvelle génération politique.

Bertrand Delanoë, disons-le tout net, n’est pas un mauvais maire. Il est juste un maire médiocre pour la capitale internationale qu’est de moins en moins Paris. Sa politique n’est faite que de coups : on transforme quelques immeubles bourgeois en logements sociaux et l’on appelle cela mixité sociale ; on découvre le vélo une dizaine d’années après la plupart des grandes villes ; on construit quelques voies de bus et un petit bout de tramway le long du périphérique et l’on prétend avoir redéfini une politique de déplacement urbain ; on organise chaque année une Nuit blanche et un mois de Paris-Plage, et voilà la politique culturelle de l’ex-Ville Lumière !

SOCIOLOGIE PARISIENNE

Paris est gérée à la petite semaine ; honnêtement, mais sans imagination, sans vision d’avenir.

Le président de la République a pourtant ouvert des voies. L’avenir de Paris passe par le Grand Paris, trop longtemps différé. Et puis, la problématique des tours doit être au centre d’un nouveau projet urbain. L’image des tours a été gâchée par les réalisations malheureuses de Maine-Montparnasse, de Beaugrenelle ou de la place d’Italie. Nous souhaitons des tours comme à Londres, Berlin, Hongkong… de véritables oeuvres architecturales que l’on viendrait admirer du monde entier, situées sur le pourtour extérieur du territoire de Paris.

Nous souhaitons surtout des tours qui mêlent habitat, activités économiques et services à la personne (garde d’enfants, restaurants, commerces ouverts jour et nuit…), qui permettent une mixité sociale comme Haussmann sut le faire en son temps.

Cette politique permettrait de consacrer le coeur historique de Paris dans sa fonction de ville d’art, de culture, de redynamiser l’activité économique de la capitale sur son pourtour, tout en réduisant les déplacements entre le domicile et le travail, donc la circulation. De même, nous pensons clairement que comme le Grand Londres dirigé par un travailliste a su imposer un péage urbain, Paris ne peut plus passer cette question sous silence.

Tant d’autres sujets méritent d’être ouverts au débat avec les Parisiens, comme la politique culturelle, l’environnement, le cadre de vie, les libertés fondamentales. Sur tous ces thèmes, M. Delanoë prend les bobos pour des gogos et joue la politique du  » j’aimerais tant, mais je ne peux pas « .

Nous voulons que Paris redevienne une ville dynamique, créative et inventive, qui renoue avec le goût de l’aventure et de l’audace. Nous souhaitons incarner une droite moderne, en phase avec la sociologie parisienne. Car il n’y a pas de fatalité à l’échec pour la droite parisienne. Il ne peut pas, non plus, y avoir de résignation possible. Notre objectif est donc simple : reconquérir Paris en 2014.

  • Thierry Coudert, Marie-Laure Harel, Pierre-Yves Bournazel, Lynda Asmani, David Alphand, Géraldine Poirault-Gauvin, Roxane Decorte sont conseillers de Paris (UMP) ; Geoffroy Didier, est vice-président de la Diagonale.

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