Paris, au cœur de la révision du SDRIF
Pierre Mansat,©Extramuros nº 9, Été 2004
(Edité par la Mairie de Paris chaque trimestre, Extramuros est un outil de dialogue et d’information destiné à tous les acteurs franciliens de la coopération métropolitain)
Lors de sa séance du 24 juin 2004, le conseil régional a adopté la délibération lançant la mise en révision du schéma directeur de la région Ile-de-France. Un décret en Conseil d’Etat doit permettre maintenant le lancement effectif de cette ambitieuse entreprise.
Par ses prescriptions en matière de protection de l’environnement, d’emploi et de densité, de localisation des grandes infrastructures et des extensions urbaines, le SDRIF aura des incidences directes pour l’avenir de notre région. Le travail important qui a été engagé par les services de la région et de l’Etat depuis bientôt deux ans a permis de tirer un bilan du précédent schéma et de mettre en évidence quelques-uns des enjeux majeurs qui se posent pour sa révision. Les éléments d’analyse issus de ces études mériteraient d’ailleurs d’être portés à la connaissance des élus et des citoyens, tant ils permettent d’éclairer le débat qui s’ouvre.
Les questions posées à la région prennent une dimension spécifique en son centre
Parmi ceux-ci, deux nous paraissent centraux. D’une part la question du mode d’élaboration d’un tel document de planification: comment associer le plus possible les collectivités et les citoyens au travail qui s’engage ? Si la région Ile-de-France et l’État ont bien entendu un rôle de premier plan à jouer, conformément à la mission qui leur a été confiée par le législateur, diverses collectivités doivent pouvoir faire partager leur point de vue. C’est une des ambitions inscrites dans la délibération du conseil régional.
Cela imposera aux différents partenaires de faire preuve d’inventivité pour imaginer des formes inédites d’association des uns et des autres.
D’autre part, nous pensons qu’une des limites essentielles du précédent schéma tenait à l’absence de prise en compte véritable du rôle et de la place de Paris. Comment par exemple aborder la question du «rééquilibrage à l’est» sans intégrer l’est de Paris même à cette démarche. Plus globalement, il nous semble que c’est bien dans la « zone dense », constituée par les territoires de Paris et de la première couronne, que se pose avec une acuité spécifique certains des enjeux majeurs de ce nouveau SDRIF. Inégalités sociales, étalement urbain, densité, offre de transports, attractivité économique sont autant de sujets qui, pour se poser dans toute l’Ile-de-France, prennent une dimension spécifique dans le cœur de l’agglomération.
Trop souvent les grands documents de planification ont considéré Paris comme un territoire uniformément riche et puissant, dont le dynamisme était préjudiciable au reste de la région. Aujourd’hui, force est de constater au contraire que l’agglomération tout entière subit le contrecoup de la perte relative de dynamisme de la capitale.
Paris entend être un interlocuteur disponible et a attentif dans le débat démocratique qui va s’ouvrir. Notre ville y verse le travail qu’elle a engagé depuis deux ans avec ses voisins, autour de son plan local d’urbanisme par exemple.