Plan directeur d’organisation générale de la region parisienne
Le début des années 1960 marque le lancement d’une nouvelle stratégie d’aménagement du territoire francilien , articulée avec l’aménagement du territoire national.
Il convient en premier lieu de rappeler brièvement le contexte national qui voit naître le PADOG de 1960: La seconde guerre mondiale s’étant achevée seulement 15 ans plus tôt, la France a un Etat omniprésent dans l’économie ( nationalisations massives d’après-guerre), un appareil industriel restructuré, une agriculture qui se modernise enfin ( se traduisant par une reprise de l’exode rural), et connaît une ère de croissance démographique ( 6 millions d’habitants supplémentaires depuis la libération) et économique ( de 5% par an) très forte. Cependant des zones d’ombre demeuraient, et notamment, le problème d’une reconstruction tardant à s’intéresser au logement et négligeant l’habitat urbain en dehors des villes sinistrées.
C’est le cas de la région parisienne qui connaît alors un grand déficit de logements, comme en témoignent les bidonvilles aux portes de Paris et l’appel de l’abbé Pierre de l’hiver 54, ainsi qu’un grave problème de sous-équipement d’une région ayant dépassé le cap des 8 millions d’habitants (manque d’infrastructures liée à l’assainissement, aux transports etc…).
Le 31 décembre 1958, un décret prescrit l’élaboration d’un plan d’aménagement et d’organisation générale de la région parisienne (PADOG). L’autorité en charge de ce plan est le Comité d’Aménagement de la Région Parisienne (CARP), rattaché au Ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme et assisté d’un service technique, le SARP (Service d’Aménagement de la Région Parisienne) intégré au même ministère. C’est le préfet Marcel Diebolt, à la tête de cette institution, qui est chargé de mettre le PADOG en oeuvre. Ce dernier s’inscrit dans la lignée du plan précédent (le PARP) mais avec une volonté de prendre en compte les évolutions intervenues depuis les années 1940, c’est à dire intégrer les politiques de rénovation, celles des grands ensembles, et de la décentralisation industrielle.
Le PADOG donc, établi par le service de l’aménagement de la région parisienne sous la direction de M. Gibel et sous la responsabilité du Commissaire à la Construction, M.Sudreau puis M.Diebolt, fut approuvé par décret le 6 août 1960.
Il était conçu à un horizon de 10 ans, avec l’hypothèse retenue d’une augmentation de 1 million d’habitants, hypothèse vérifiée en 1970. Cependant, malgré l’amorce de la construction des grands ensmbles, le PADOG n’a pas su véritablement tirer les conséquences de cette croissance démographique attendue en terme d’offre foncière. Il prescrivait en effet que sauf exception justifiée, toute opération de construction devrait être impérativement localisée dans le périmètre des agglomérations existantes. Il fallait donc que l’accueil du million d’habitants se fasse exclusivement par des restructurations de tissus urbains existants de la banlieue. A cette pression déjà excessive, sur les tissus existants, Le PADOG ajoutait un objectif de « déconcentration et de décongestionnement de Paris » vers la banlieue, tout en précisant que celle-ci ne devait en aucun cas s’étendre.
Aussi, malgré tout l’intérêt du PADOG en ce qui concerne les propositions relatives aux transports ( principes du RER et des rocades routières ) et aux opérations d’aménagement, cette contradiction entre une perspective démographique réaliste et une offre foncière malthusienne lui sera fatale.
A peine promulgué, le PADOG fit l’objet d’incessantes dérogations ce qui affecta grandement sa crédibilité, et amena très vite à la nécessité d’un nouveau plan pour la région parisienne, plan en cours d’élaboration dès 1961 sous la direction de Paul Delouvrier, et qui donnera naissance au Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme de la Région de Paris (SDAURP) de 1965.